Championnat de France des Sables : Interview de Jean-Claude Moussé

27/09/2022 Par Thierry Traccan

La saison 2022-2023 du championnat de France des Sables, épreuve de courses motocyclistes créée en 2005 par la Fédération Française de Motocyclisme, se tiendra du 15 octobre au 4 février prochains. Découvrez l’interview de Jean-Claude Moussé, pilote moto et responsable du programme sportif Off Road pour Yamaha France.


Avant de prendre la direction sportive du département tout terrain chez Yamaha France, vous étiez compétiteur de haut niveau (Jean-Claude a gagné 4 fois au Touquet entre 1999 et 2012), ça aide pour appréhender ce type d’épreuves ?

Oui complètement, l’expérience et le ressenti de la course, la façon d’aborder les départs, les premiers tours, la gestion de l’effort, la fin de course, la manière de gérer ses émotions, j’ai vécu tout ça donc je sais exactement ce que mes pilotes ressentent. Je peux comprendre leurs besoins et leurs doutes, je ressens ce que le pilote peut ressentir. Mais il faut prendre du recul par rapport à ça, il faut utiliser son expérience de pilote en gardant à l’esprit qu’on ne l’est plus.


Quels sont les qualités pour devenir un bon pilote de sable ?

Il faut avoir d’abord un très bon niveau en tout terrain. Milko Potisek (vainqueur du Touquet en 2022) a roulé en GP, il est aussi champion de France Elite cette année (championnat de motocross qui se dispute sur toutes les natures de sol), il faut aussi de l’endurance et de la méthode. Il faut travailler très dur, mais les pilotes de GP travaillent dur de leur côté. Le très haut niveau réclame cet investissement. Travailler le physique permet de garder de la lucidité. Il faut aussi une bonne équipe autour du pilote. Une équipe qui s’attache à faire en sorte de simplifier les choses au maximum, parce que la difficulté de la course t’amène obligatoirement de la complexité.


En quoi les motos préparées pour le sable diffèrent-elles des machines de cross standards ?

La plus grosse différence tient dans le réservoir d’essence qui se limite réglementairement à 13 litres (6,2 litres d’origine) et qui doit être bien intégré, bien équilibré et offrir une bonne répartition des masses. Cette intégration est primordiale puisqu’elle doit permettre au pilote de se sentir aussi bien avec le plein que sans. Ensuite, on travaille sur les suspensions, sur la transmission secondaire, sur les rapports de boite, et on essaye d’affiner les réglages en fonction des éléments. L’expérience, c’est aussi d’anticiper les conditions de course pour faire en sorte que ta moto soit performante pour la course du dimanche sans avoir eu la possibilité de faire d’essais. Parce qu’il n’y a jamais d’essais sur une course de sable (excepté à Berck qui se dispute sous un format motocross avec plusieurs manches).


Quel est l’intérêt pour une marque comme Yamaha de s’engager sur ce championnat ?

Il y en a plusieurs. Déjà, celui d’être directement au contact du client final, l’amateur roule avec le pro, cette proximité permet de générer des ventes directes. Ensuite, il y a aussi l’intérêt de valider la robustesse des matériels. Pendant trois heures, les motos encaissent des contraintes énormes que nous pouvons mesurer grâce à nos systèmes embarqués d’acquisition de données. Ces informations recueillies sont précieuses pour les développements futurs. Et puis une course comme le Touquet permet d’ouvrir la moto au très grand public, ça donne une bonne image de la moto.


Qu’est ce qui est le plus important pour une marque, le titre de champion de France ou la victoire au Touquet ?

Aujourd’hui ça reste la victoire au Touquet, la course majeure de toute une saison. Gagner le Touquet, c’est la reconnaissance du grand public. Un titre de champion de France, c’est bien pour le CV d’un pilote mais nous, en tant que marque, on recherche déjà des pilotes capables de remporter le Touquet.

photo de Jean-Claude Mousse

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Visuels : © Yamaha France